Roms et gens du voyage : quand le politique l’emporte sur la réalité

Démantèlement de campements roms en France, discriminations en Hongrie ou en Roumanie… Partout, les Tsiganes, les Rroms sont montrés du doigt.

Le bidonville après passage des pelleteuses© (photo Merril Sineus)

Le bidonville de Ris Orangis après passage des pelleteuses© (photo Merril Sineus)

 » Et l’image d’une ethnie sans attaches nationales, valorisée par les institutions européennes, a paradoxalement conduit à les priver de certains de leurs droits. Toutes représentations qui méconnaissent l’histoire, la culture et les réalités romanis  » selon Henriette Asséo, historienne, enseignante à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

Non les Etats n’aiment pas les « nomades » pensant que se sont là des populations dont le contrôle pourrait leur échapper.

Ils préfèrent – selon les périodes de l’Histoire – les transformer en apatrides.
Apatrides ou population à part dont le fichage systématique permet de piocher – en temps utiles – dans un vivier de cible désignée. Il n’est qu’à étudier l’histoire des « carnets anthropométriques » des « régimes des nomades » des années 1910 – 1920… puis dès 1933… devenu « carnet de circulation » pour s’en convaincre.
Nous devrions nous souvenir – précisément en l’Europe – combien la classification ethnique est dangereuse lorsqu’elle devient un principe organisateur.

Vous trouverez ici un interview INCONTOURNABLE d’Henriette Asséo, enregistrée à l’occasion de l’expo Peuple Tsigane, le silence et l’oubli. EXPO 2007 – Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Lyon (chrd) – 9 min

Oui notamment en temps de crise, certains trouvent pratique – avec la certitude de l’illusion de soulager leurs frustrations – de stigmatiser une population plus précaire que soi…

Mais au fait, qui donc a dit que les Rroms sont des nomades sans attaches nationales ?
Qui et pourquoi dit-on que les gens du voyage ne sont pas comme nous – les français – ?
A qui peut-on faire croire que des générations spontanées se sont soudainement multipliées dans des campements insalubres ?

>> Depuis quatre siècles, les Roms de l’Europe centrale ou balkanique sont… sédentaires.

Non, les Tsiganes ne sont pas des nomades, c’est d’ailleurs pourquoi pour se distinguer entre eux, ils font souvent référence
à leur région où leur famille a le plus longtemps séjourné – (Roms, Sinti, Zigeuner, Egyptiens, Tziganes, Bohémiens, Gitans, Catalans,
Gypsy, Yenishes…)

>> Les « gens du voyage » sont très majoritairement des français, depuis le XVI ème siècle (bretons, alsaciens, des pays de Loire…) ce dont peu de familles françaises peuvent se prévaloir… mais ils constituent une « catégorie de français » qui a fini par s’assimiler à des « non français ». Pourquoi ?

>>  » On compte par ailleurs en France environ 15 000 Roms migrants de nationalité roumaine, bulgare, tchèque, slovaque, hongroise, moldave ou des pays de l’ex Yougoslavie (Serbie, Croatie, Kosovo notamment). La plupart d’entre eux ont immigré dans les années 90, peu après la chute des régimes communistes. Bien que présents depuis de nombreuses années, ils sont considérés comme  » illégaux  » sur le territoire français et rencontrent de grandes difficultés pour réussir à s’insérer. Ils restent en marge de la société et vivent trop souvent dans des campements informels.
Pourtant, l’effondrement du bloc communiste était censé offrir un champ illimité de possibilités démocratiques aux anciens pays de l’Est. Les directives européennes considéraient le modèle du pluralisme ethnique comme une forme supérieure de la démocratie — les collèges électoraux étant même formés à travers des déclarations ethniques. Dans chaque Etat, un droit des minorités reconnu par les lois constitutionnelles devait permettre de combiner émancipation sociale et politique.
Seule une petite minorité de Roms d’Europe de l’Est a choisi d’émigrer tout en gardant des liens étroits avec leur pays d’origine. L’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans la Communauté Européenne en 2007 ne s’est pas traduite par un afflux de Roms, mais par des allers-retours plus fréquents entre la France et leur pays d’origine. Ils sont plus nombreux dans d’autres pays européens (Espagne, Italie).  » Amnesty France

>> Comment – en France comme dans les autres pays européens – les Tziganes attachés aux seigneuries dès le XVème siècle notamment par le service des armées seigneuriales, peuple prospère que rien ne prédisposait à la marginalisation sociale en sont devenus à partir de la fin du XIXème siècle une population exclue et aujourd’hui – selon certains – à exclure ?

>>  » Pourquoi alors le mythe du nomadisme tsigane connaît-il un tel succès politique ? Par quel diabolique mouvement les occupants de « campements illicites » — au demeurant, autorisés par les préfectures depuis une décennie — sont-ils devenus des « Roms migrants », des « nomades administratifs » qui seront demain assignés au cantonnement ? Pourquoi ne voit-on pas le danger à laisser refermer sur des familles ainsi concentrées la tenaille asphyxiante de l’identification et des fichiers collectifs ?  » (Henriette Asséo)

Des éléments de réponse dans :

Asseo-H-Tsiganes
Les Tsiganes, une destinée européenne, Gallimard Découvertes, nouvelle édition 2006.

Dans un article du Monde Le « nomadisme tsigane » : une invention politique

Qui donc veut nous faire oublier notre Histoire européenne ?

Ici un web documentaire sur les Roms de Ris Orangis dont l’explusion à fait couler de l’encre… et des pleurs ces derniers temps

Une réflexion sur “Roms et gens du voyage : quand le politique l’emporte sur la réalité

  1. Ca fait du bien de voir des gens qui ne nous deteste pas nous les gitans merci
    Svp on ne peux pas faire fermer certains site comme francais souche etc…qui crache sur nous et nos enfants merci

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