Cette soirée consacrée à la liberté d’expression au Viet-Nam autour du cas de Nguyen Tien Trung, et qui a réuni 45 personnes, nous a permis de mieux concrétiser l’état des droits de l’homme au Viet-Nam, ainsi que le travail que mène Amnesty International auprès de prisonniers d’opinion**.
Après avoir brossé un panorama général de l’identité du pays et un rappel de ce que l’on nomme « prisonnier d’opinion »**, Guy Castéran, coordinateur d’Amnesty France pour le Viet-Nam et le Laos nous a exposé la nature et la profondeur des violations des droits de l’homme et de la peine de mort au Viet-Nam.
Arrestations arbitraires, chefs d’inculpations fallacieux, parodies de procès…
Nguyen Tien Trung a par exemple été condamné en 15 minutes alors même que la seule lecture de son chef d’inculpation a duré 45 minutes nous a exposé son frère Nam…
Ainsi ce sont des blogueurs pacifiques, des militants des droits du travail et des droits fonciers, des militants politiques, des croyants (dont des militants catholiques et des bouddhistes Hoa Hao), des défenseurs des droits humains et de la justice sociale, et même des paroliers qui sont incarcérés pour la seule expression de leurs opinions.
Nam, le frère de Trung nous a exposé en détail le parcours de son frère, en France puis sa décision de retourner au Viet-Nam, son arrestation, son procès inique, les conditions de sa résidence surveillée actuelle puisque libéré le 12 avril 2014, Trung doit effectuer encore 3 ans de résidence surveillée.
Moment de surprise et d’émotion lorsque Nam nous a projetté la vidéo que son frère avait enregistré quelques jours auparavant pour l’occasion…
Pour voir la vidéo de l’intervention de Nguyen Tien Trung à cette soirée, c’est ici
Rappelons que le Vietnam se positionne à la 174e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.
** Qu’est-ce qu’un prisonnier d’opinion ?
Les prisonniers d’opinion sont des personnes qui sont détenues ou autrement privées de liberté
uniquement en raison de leurs convictions, notamment politiques ou religieuses, de leur
appartenance ethnique, de leur sexe, de leur langue, de la couleur de leur peau, de leur origine
nationale ou sociale, de leur fortune, de leur naissance, de leur orientation sexuelle ou de toute
autre situation, et qui n’ont pas recouru à la violence ni prôné la violence ou la haine.
Amnesty International considère que toutes les personnes emprisonnées pour le seul fait d’avoir exercé
pacifiquement leur droit à la liberté d’expression sont des prisonniers d’opinion, et doivent être
libérés immédiatement et sans condition partout dans le monde.