VENEZUELA : UN DÉFENSEUR DES DROITS HUMAINS ATTAQUÉ
Le défenseur des droits humains Luis Uzcátegui a signalé avoir été battu par quatre personnes, dont deux policiers, près de chez lui à Coro, dans l’État de Falcón. Il pense que cette attaque est liée au fait qu’il demande justice pour l’homicide de son frère par des policiers fédéraux en 2001. Les autorités vénézuéliennes doivent garantir sa sécurité dans le respect de ses souhaits.
Dans la matinée du 17 octobre 2014, alors qu’il était près de chez lui, Luis Uzcátegui a vu quatre personnes lui bloquer le chemin, parmi lesquelles deux policiers de l’État de Falcón. Celles-ci l’ont gravement battu et menacé, lui causant la perte d’une molaire, des ecchymoses et des difficultés à respirer et à marcher.
Luis Uzcátegui a expliqué avoir immédiatement signalé les faits au bureau local de l’Unité d’enquêtes scientifiques, pénales et criminalistiques (CICPC). Après avoir fait sa déclaration, il a remarqué que les policiers qui l’avaient agressé parlaient avec des agents de l’Unité. Luis Uzcátegui a été maintenu en garde à vue pendant neuf heures dans ces mêmes locaux. Personne ne lui a dit pourquoi, et il n’a pas été autorisé à voir un avocat ou à contacter sa famille. Cet homme a raconté par la suite que les policiers avaient essayé de le persuader de retirer sa plainte afin d’être relâché, et de ne pas passer d’examen médical.
Luis Uzcátegui pense que cette agression est liée au fait qu’il réclame justice pour l’homicide de son frère, Néstor Uzcátegui, commis en 2001 par des agents de police de l’État de Falcón. Il est l’un des membres fondateurs du Comité de défense des droits humains des familles de victimes dans l’État de Falcón (COPRODEH) et appartient également au Comité de défense des victimes d’atteintes aux droits humains du citoyen public (COPROVIDH).
ACTION RECOMMANDEE : lettre international / email / fax :
– exhortez les autorités à prendre des mesures efficaces pour garantir la sécurité de Luis Uzcátegui, dans le respect de ses souhaits ;
– appelez-les à diligenter une enquête minutieuse et impartiale sur l’agression et la détention arbitraire, le 17 octobre, de Luis Uzcátegui, à rendre les conclusions publiques et à traduire les responsables présumés en justice ;
– rappelez-leur qu’en vertu de la Déclaration de 1998 des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme, elles ont l’obligation de protéger les défenseurs des droits humains.
MERCI D’ENVOYER VOS APPELS AVANT LE 15 DÉCEMBRE 2014 À :
* Directeur de l’Unité d’enquêtes scientifiques, pénales et criminalistiques
Comisario General Juan Pablo Peñaloza
Av. Urdaneta, Esquina Pelotas a Punceres Edif Icauca, La Candelaria
Caracas, Venezuela
Fax : +58 212 564 9847
Formule d’appel : Monsieur,
* Procureur général de l’État de Falcón
Argenis Jesus Ruiz Atacho
Av. Manaure frente Farmacia Milagrosa
Coro, Estado Falcón, Venezuela
Fax : +58 268 252 3239
Courriel : fsupfalcon@mp.gov.ve
Formule d’appel : Monsieur le Procureur général,
COPIES A :
* Amnistía Internacional Venezuela
Apartado Postal 52121
Sabana Grande
Caracas 1050, Venezuela
Fax : +58 212 793 1318 ext. 116
Courriel : info@aiven.org
* Ambassade du Venezuela
11 rue Copernic – 75116 Paris
Tél : 01 45 53 29 98 – Fax : 01 47 55 64 56
Courriel : info@amb-venezuela.fr
Tarifs postaux pour le Venezuela : lettre internationale (20 g) : 0,98 €
COMPLEMENT D’INFORMATION
Dans la matinée du 1er janvier 2001, des policiers ont fait une descente chez les Uzcátegui car ils cherchaient Néstor Uzcátegui, âgé de 21 ans. Au moins un des agents lui a tiré dessus à deux reprises, provoquant sa mort. Selon Luis Uzcátegui, les policiers ont battu et menacé les autres membres de la famille présents. En septembre 2012, la Cour interaméricaine des droits de l’Homme a conclu que le Venezuela avait bafoué le droit à la vie de Nelson Uzcátegui, et porté atteinte à l’intégrité physique et à la liberté de Luis Uzcátegui et d’autres membres de cette famille. Elle a jugé que l’État devait diligenter une enquête minutieuse et impartiale, traduire les responsables présumés en justice et offrir des réparations aux personnes concernées.
Néanmoins, le procès dans le cadre de l’homicide de Néstor Uzcátegui n’a toujours pas commencé, ayant été repoussé à plusieurs reprises, notamment le 17 septembre dernier.