CAMBODGE : LE « MOINE MULTIMÉDIA » INCULPÉ DE CHARGES INJUSTIFIÉES
Loun Sovath, moine bouddhiste cambodgien et défenseur des droits humains surnommé le « moine multimédia », est inculpé d’« incitation », une charge sans fondement. S’il est déclaré coupable, il encourt jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une lourde amende.
S’il est incarcéré, Amnesty International le considérera comme un prisonnier d’opinion.
L’audience, fixée au 25 novembre devant le tribunal municipal de Phnom Penh, s’inscrit dans le cadre d’un dispositif complexe et durable, qui a débuté en novembre 2011, visant à engager des poursuites judiciaires à l’encontre de Loun Sovath. Il est inculpé d’incitation à commettre un crime grave au titre de l’article 495 du Code pénal cambodgien, pour avoir participé à des manifestations pacifiques contre les expulsions forcées menées à Chi Kreng, dans la province de Siem Reap, et au lac Boeung Kak, à Phnom Penh.
Les autorités ont tout d’abord tenté d’établir un lien entre Loun Sovath et une affaire intentée contre une personne qualifiée de « terroriste » par le gouvernement et installée aux États-Unis. Un procès s’est déroulé en août 2012, en l’absence des deux hommes. Le juge a ordonné qu’ils soient poursuivis séparément et a déclaré que les preuves présentées contre Loun Sovath n’étaient pas suffisantes pour le condamner. Contre toute attente, l’affaire a été rouverte.
Défenseur des droits humains bien connu, Loun Sovath soutient les communautés touchées par les conflits fonciers et les expulsions forcées au Cambodge. Surnommé le « moine multimédia », il filme en vidéo les communautés victimes de conflits fonciers et d’expulsions forcées et affiche son soutien aux militants qui sont jugés et incarcérés pour avoir voulu défendre leurs droits sans violence. Il utilise ses vidéos, ainsi que ses poèmes et chansons, pour alerter sur les violations des droits humains au Cambodge – ce qui lui vaut d’être harcelé, menacé de mort, insulté et agressé, et d’être menacé d’emprisonnement.
Loun Sovath a reçu plusieurs récompenses pour son travail, notamment le prix Martin Ennals pour les droits de l’homme en octobre 2012. S’il est déclaré coupable des accusations injustifiées portées à son encontre à titre de représailles pour l’exercice légal de ses droits fondamentaux, Amnesty International le considérera comme un prisonnier d’opinion.
ACTION RECOMMANDEE : lettre international / email / fax :
– demandez aux autorités d’abandonner les charges injustifiées portées à l’encontre de Loun Sovath, et insistez sur le fait que s’il est déclaré coupable, Amnesty International le considérera comme un prisonnier d’opinion et demandera sa libération immédiate et inconditionnelle ;
– invitez-les à cesser de harceler Loun Sovath et les défenseurs des droits humains, et à leur permettre de mener leurs activités pacifiques sans craindre d’être poursuivis en justice, menacés ou intimidés.
MERCI D’ENVOYER VOS APPELS AVANT LE 1er JANVIER 2015 À :
Vice-Premier ministre et Ministre de l’Intérieur
Sar Kheng
#75 Norodom Blvd
Khan Chamkarmon
Phnom Penh, Cambodge
Fax : + 855 23 880 624
Courriel : moi@interior.gov.kh
Formule d’appel : Monsieur le Ministre,
Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
Hor Nam Hong
No. 3 Samdech Hun Sen Street
Khan Chamcar Mon
Phnom Penh, Cambodge
Fax : + 855 23 216 141
Courriel : mfaic@mfa.gov.kh
Formule d’appel : Monsieur le Ministre,
Copie à :
Ambassade du Cambodge
4 rue Adolphe Yvon, 75116 Paris
Tél : 01.45.03.47.20 – Fax : 01.45.03.47.40
Courriel : ambcambodgeparis@mangoosta.fr
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Lettre internationale (20 g) : 0.98 €