ACTION URGENTE IRAN : Ecrire avant le 2 mars 2015

images

IRAN : UNE MANIFESTANTE DÉNONÇANT DES ATTAQUES EMPRISONNÉE

La défenseure des droits des femmes Mahdieh Golrou est détenue sans inculpation depuis plus de deux mois à la prison d’Evin à Téhéran pour avoir manifesté pacifiquement contre une série d’attaques à l’acide visant des jeunes femmes à Ispahan. Elle n’est pas autorisée à consulter son avocat, bien qu’elle ait subi des dizaines d’heures d’interrogatoire. Cette femme est une prisonnière d’opinion et doit être libérée immédiatement et sans condition.

Mahdieh Golrou (également appelée Mehdieh Golru), 29 ans, est détenue depuis qu’elle a été appréhendée chez elle à Téhéran le 26 octobre 2014. À la même occasion, son téléphone portable et son ordinateur ont été confisqués. Elle a passé deux mois à l’isolement dans la section 2A de la prison – contrôlée par les pasdaran (gardiens de la révolution) – avant d’être transférée vers une cellule qu’elle partage avec une autre personne, toujours dans la même section. Le 12 janvier dernier, son dossier a été transmis au greffe de la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Mahdieh Golrou n’est pas autorisée à s’entretenir avec l’avocat engagé par ses proches pour la représenter. Elle a le droit de passer deux appels par semaine et sa famille peut la voir de temps en temps.

Le 22 octobre 2014, cette militante a participé à une manifestation pacifique devant le parlement dans la capitale iranienne afin de dénoncer les violences faites aux femmes, ainsi que plusieurs attaques à l’acide lancées début octobre dernier contre des femmes à Ispahan, dans le centre du pays. Il est à craindre que cette arrestation vise à empêcher les manifestations pacifiques et à faire taire les femmes qui s’expriment au sujet de leurs droits. Les autorités iraniennes ont condamné ces attaques mais elles doivent encore en identifier les auteurs et les traduire en justice.

À la suite des événements à Ispahan et avant son appréhension, Mahdieh Golrou a écrit sur sa page Facebook : « Je suis une femme. Je suis une Iranienne qui a toujours peur… Je suis une femme et ces jours-ci, le fait d’être une femme m’effraie. »

ACTION RECOMMANDEE : lettre international / email / fax :

–           appelez les autorités iraniennes à libérer Mahdieh Golrou immédiatement et sans condition car cette femme est détenue uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion ;

–           engagez-les à lui permettre de recevoir régulièrement la visite de sa famille et de son avocat ;

–           demandez-leur de veiller à ce qu’elle bénéficie de tous les soins médicaux dont elle pourrait avoir besoin ;

–           priez-les de veiller à ce que les auteurs de violences à l’encontre de femmes soient traduits en justice au cours de procédures équitables.

< MERCI D’ENVOYER VOS APPELS AVANT LE 2 MARS 2015 À :

Guide suprême de l’Iran
Ayatollah Sayed ‘Ali Khamenei
The Office of the Supreme Leader
Islamic Republic Street – End of Shahid Keshvar Doust Street, Tehran, Iran
Courriel : info_leader@leader.ir
Twitter : @khamenei_ir
Formule d’appel : Excellence,

 

Responsable du pouvoir judiciaire
Ayatollah Sadegh Larijani
c/o Public Relations Office
Number 4, 2 Azizi Street intersection
Tehran, Iran
Formule d’appel : Excellence,

Copies à :

Président de l’Iran
Hassan Rouhani
The Presidency
Pasteur Street, Pasteur Square
Tehran, Iran
Twitter : @HassanRouhani (en anglais) ou @Rouhani_ir (en persan)
Ambassade de la Rép. Islamique d’Iran
4 avenue d’Iéna  –  75116 Paris
Tél : 01 40 69 79 00 – Fax : 01 40 70 01 57
Courriel : cabinet@amb-iran.fr
Lettre internationale (20 g) : 1, 42 €

COMPLÉMENT D’INFORMATION

En octobre 2014, plusieurs attaques à l’acide ont été lancées contre des femmes à Ispahan. Le gouvernement a confirmé quatre agressions, contre 15, dont une ayant conduit à la mort, selon des sources non officielles. Le 21 octobre, le ministre iranien de la Justice Hojjat ol Eslam Mostafa Purmohammadi a confié à l’Agence de presse de la République islamique d’Iran :

« Nous sommes très inquiets et espérons que les auteurs de ces agressions seront arrêtés et jugés. » Le même jour, Gholam-Hossein Mohseni-Ezhei, porte-parole du responsable judiciaire iranien, a déclaré : « Les informations recueillies jusqu’ici n’étayent pas l’hypothèse que les malfaiteurs cherchaient à punir des femmes mal voilées. » Cependant, bon nombre d’Iraniens estiment que les victimes de ces attaques ont été prises pour cible pour cette raison.

Selon le code pénal iranien, les femmes qui ne se couvrent pas la tête et qui ne respectent pas à la lettre le code vestimentaire islamique risquent une peine d’emprisonnement ou une amende. Cette législation est utilisée par la police, les paramilitaires bassidjis et les milices pour justifier leurs patrouilles dans les espaces publics au nom de la promotion et de la protection d’une « culture de modestie et de chasteté » et le fait de faire subir aux femmes des actes d’intimidation et de harcèlement, des violences physiques et des arrestations.

Dans les jours qui ont suivi les signalements des attaques à l’acide, des milliers de personnes à Téhéran et Ispahan ont manifesté devant les bâtiments officiels en appelant les autorités à enquêter sur ces événements et à annuler le Projet de loi sur la protection de ceux qui font la promotion de la vertu et combattent le vice, texte controversé présenté au Parlement et qui aurait inspiré les agressions, selon bon nombre de manifestants. Ce projet de loi autorise toute personne à promouvoir la vertu et combattre le vice, par écrit ou de vive voix. La « vertu » est définie comme toute action, déclaration ou omission ordonnée par la charia ou la législation en vigueur, et s’oppose au « vice » (action, déclaration ou omission interdite).

Les autorités auraient eu recours à la force, notamment du gaz lacrymogène et des matraques, afin de disperser les manifestants. Quatre journalistes couvrant les événements ont été arrêtés. Nasrin Sotoudeh, avocat spécialiste des droits humains, a été brièvement détenu puis relâché le 25 octobre 2014.

Mahdieh Golrou a déjà été appréhendée en décembre 2009 en raison de son militantisme pacifique en faveur des droits des étudiants et des femmes. Elle a purgé deux ans de prison pour « diffusion de propagande contre le système » et « rassemblement et collusion dans le but de nuire à la sécurité nationale ». Cette étudiante bien connue n’a plus le droit de poursuivre ses hautes études à l’université Allameh Tabatabaee en raison de ses activités pacifiques.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.