La vente aux enchères de 28 œuvres du peintre espagnol Joan Miró a rapporté 47.600 livres (61.600 euros exactement) jeudi à Londres, a annoncé la maison Christie’s. Toute la somme, supérieure aux estimations, sera intégralement reversée à la cause des réfugiés. Propriétaire des oeuvres, le petit-fils de Miró a décidé de faire don de cette collection car c’est ce qu’il aurait souhaité, selon lui.
Fuyant le régime de Franco, Miró a connu les camps de réfugiés
« Miró a traversé beaucoup d’épreuves dans sa vie. Il a connu la faim, l’exil pendant la guerre civile espagnole, la Deuxième Guerre mondiale et il connaissait la désolation des camps de réfugiés », souligne son petit-fils Joan Punyet Miró.
Exilé à Paris pendant la Guerre civile espagnole entre 1936 et 1939, Miró, sympathisant républicain, avait suivi de près le sort des réfugiés espagnols fuyant le régime de Franco.
« Il a toujours voulu aider les personnes défavorisées, les réfugiés et les exilés. S’il était toujours vivant, il considérerait que ce qui se passe aujourd’hui en Syrie pourrait arriver demain en Espagne », remarque Punyet. « Je me considère comme l’exécutant de ces volontés et j’aspire à faire ce que lui-même aurait fait s’il était toujours vivant »
Miró, qui est décédé en 1983 à l’âge de 90 ans, avait des raisons personnelles d’être reconnaissant envers la Croix Rouge. Un médecin de l’organisation humanitaire internationale avait sauvé la jambe de sa fille, la mère de Joan Punyet Miro, lorsque celle-ci avait été gravement blessée dans un accident de voiture en 1965. « Mon grand-père a fait une tapisserie pour la Croix-Rouge en guise de remerciement pour avoir sauvé sa fille, son unique enfant », a dit Joan Punyet Miro.