Thuc : Prisonnier d’opinion vietnamien en grève de la faim illimitée

THUC

Qui est THUC ?

Tran Huyn Duy Thuc, entrepreneur prospère, a été arrêté en mai 2009.
En janvier 2010, au terme d’un procès qualifié de parodie de justice, il a été condamné à 16 ans de prison suivis de cinq ans d’assignation à résidence surveillée pour avoir publié dans ses blogs des sujets politiques et économiques et s’être associé avec d’autres dans un groupe que les autorités qualifient de réactionnaire.
Il a déclaré lors de son procès qu’il avait été torturé pendant sa détention pour le forcer à faire des aveux.
Cela fait 7 ans qu’il est en prison. Thuc, né en 1966, est marié, il a deux enfants.

Le cas de Tran Huyn Duy Thuc est l’illustration d’une politique préoccupante consistant à arrêter, incarcérer et condamner lors de procès inéquitables, ceux qui s’expriment publiquement, blogueurs, journalistes  et militants pacifiques qui appellent à la démocratie et aux réformes.

Tran Huyn Duy Thuc est un prisonnier d’opinion adopté par Amnesty International.
Notre groupe parmi d’autres participe à cette « adoption ».

Pourquoi parler de lui aujourd’hui ?

Thuc a entamé une grève de la faim illimitée ce 15 mai.
Elle fait suite à son transfert le 9 mai, le nord du pays à 250 Km au sud de Hanoï, ce qui l’éloigne de sa famille de plus de 1.000 Km, celle résidant à Ho Chi Minh Ville (Saïgon).
Panneau Thuc_1

Qu’est-ce qu’un prisonnier d’opinion ?

En 1961, Peter Benenson (fondateur d’Amnesty International) définit l’expression de «prisoner of conscience» comme toute personne physiquement empêchée, de quelque manière que ce soit, d’exprimer son opinion.

C’est sur cette définition que s’est basé son «appel pour l’amnistie», qui a marqué le début d’Amnesty International. Il exhortait les gens de par le monde à écrire des lettres de protestation aux autorités responsables de l’incarcération de prisonnières et prisonniers d’opinion.

Depuis, le label s’est élargi. Un prisonnier d’opinion est une personne emprisonnée pour son origine ethnique, son sexe ou son orientation sexuelle, sa couleur de peau, sa langue ou encore sa nationalité, autant que pour ses convictions politiques ou religieuses.

Non-violence

Tous les prisonniers et prisonnières d’opinion partagent un point commun : leur non-violence.
Amnesty ne défend pas les revendications de tous les prisonniers et prisonnières d’opinion, mais leur liberté de les exprimer de manière pacifique.

Deux personnes pourraient être enfermées pour les mêmes revendications ; si l’une n’est pas violente et l’autre si, elles n’auront pas le même statut aux yeux d’Amnesty International : la première sera considérée comme prisonnière d’opinion, la seconde comme prisonnière politique. Cette différenciation, toute «amnestienne», n’est par ailleurs pas faite au niveau du droit international.

Nelson Mandela, par exemple, a été considéré comme un prisonnier politique par Amnesty International, parce qu’il avait abandonné l’action non-violente pour la lutte armée. Pourtant, son travail pour la protection et la promotion des droits humains a été reconnu en tant que tel par Amnesty, qui lui a décerné le prix Ambassadeur de la conscience en 2006.
Cette distinction entre les prisonniers d’opinion et politiques a des conséquences sur le traitement qu’Amnesty International leur réserve. Amnesty condamne la violence, qu’elle soit étatique ou individuelle.

En quoi consiste une « adoption » ?

De ce fait, pour les prisonniers d’opinion, Amnesty International demande la libération immédiate et sans condition, tandis que pour les prisonniers politiques, qui se sont opposés avec violence aux autorités de leurs pays – quelle que soit la violence utilisée par l’Etat même – Amnesty exige un procès et un traitement équitable.
En cela, bien qu’elle ne soit pas une organisation pacifiste, Amnesty International promeut la non-violence et les revendications exprimées sous forme de manifestations pacifiques, de textes, films, pièces de théâtre, humour, sit-in, pétitions, blogs, actions symboliques, etc.

L' »adoption » d’un prisonnier d’opinion consiste à prendre des contacts avec les autorités, avec les familles en vue de demander une libération immédiate et sans condition. Chemin faisant, Amnesty International peut-être amenéE à exiger des conditions de détention minimales en termes de santé et dignité.

Pour plus d’informations sur Thuc, accéder ici à une page facebook correspondante

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