Du 3 au 19 mars, le Festival Lumières marquera le 6ème anniversaire de la révolution en Syrie.
Entre projections, débats, conférence, dégustations, concert, goûter, exposition…. Tout un programme d’une grande densité dont vous trouverez le détail jour par jour sur le lien en bas de l’article…
Autour de la pièce de Corinne Jaber, actrice germano-syrienne qui jouera 16 fois son one-woman show « Oh mon doux pays », divers évènements sont programmés dans ce lieu mythique qu’est le Théâtre du Soleil à la Cartoucherie de Vincennes.
Sur ce lien, tout y compris un extrait filmé de la représentation et une interview de Corinne Jaber : http://www.theatre-du-soleil.fr/thsol/dans-nos-nefs/article/oh-mon-doux-pays
« L’idée de créer Oh mon doux pays est née de ma nécessité absolue d’imaginer une pièce de théâtre autour de ce qui se passe en Syrie. Au commencement, tout ce dont j’étais sûre, c’était que le spectacle dont j’avais envie devait parler d’une femme et de cuisine. Je me suis alors mise à la recherche d’un metteur en scène et d’un auteur. Le directeur du Young Vic Theatre, à Londres, qui a par la suite accueilli la production anglaise de la pièce, m’a permis de rencontrer Amir Nizar Zuabi. Oh mon doux pays, que nous avons en partie co-écrit, se nourrit de l’existence de tous les réfugiés que nous avons rencontrés, à Paris, puis ensuite au Liban et en Jordanie. C’est l’histoire d’une femme qui cuisine de façon obsessionnelle. Un peu comme si, de cette manière, elle pouvait garder un contact avec son amant syrien, et aussi combler son mal du pays. A travers ce spectacle, j’ai voulu, de façon assez humble, parler des gens. Des gens qui subissent les effets de la guerre, qui survivent comme ils peuvent, qui résistent, qui sont oubliés…
La cuisine : un pas vers la vie
Amir et moi n’avons pas voulu établir un catalogue de toutes les horreurs que subissent les Syriens. Les médias s’en chargent déjà. La réalité, de toute façon, est au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Nous nous sommes donc concentrés sur les petites choses de leur quotidien, les détails de leurs existences, de leurs espoirs et de leur amour pour la vie… Tout cela, je la raconte, sur scène, au sein d’une cuisine. Tout au long de la représentation, la femme que j’interprète prépare un plat très réputé de la gastronomie syrienne. Plus on est démuni, plus l’acte de cuisiner avec attention devient un acte de résistance. Le fait de faire à manger permet à mon personnage de raconter son histoire, ainsi que l’histoire de tous les gens qu’elle rencontre au cours de son voyage. Quant au public, ça lui permet d’entrer en contact avec la Syrie à travers les odeurs et les gestes d’une occupation qui représente, toujours, un pas vers la vie. »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat pour le journal La Terrasse
festival-lumieres_ohmondouxpays , tout le programme en pdf (à faire circuler…)