LA DÉPÊCHE des ACTIONS URGENTES
Bonnes nouvelles parvenues au service de mai à août 2019
Ils sont libres !
ALGÉRIE
Le 7 mars 2019, le blogueur et prisonnier d’opinion algérien MERZOUG TOUATI a été libéré. Le 4 mars,un tribunal algérien avait réduit sa condamnation de sept ans à deux ans de prison plus trois avec sursis. Il avait déjà purgé deux années d’emprisonnement et a ainsi été libéré. Amnesty International le considérait comme un prisonnier d’opinion détenu uniquement pour des posts pacifiques publiés en ligne et demandait sa libération immédiate, sans condition. La pression nationale et internationale exercée sur les autorités algériennes a été cruciale pour obtenir sa libération. Amnesty International, associée à un comité d’organisations algériennes, a organisé des manifestations et des sitins devant des tribunaux en solidarité avec MERZOUG TOUATI.
En février 2019, Amnesty International Algérie avait remis une pétition ayant recueilli
plus de 6 500 signatures au ministère de la Justice et au Premier ministre pour réclamer sa libération immédiate et inconditionnelle.
AZERBADJîAN
BAYRAM MAMMADOV, un militant azerbaïdjanais, a été libéré le 29 avril après avoir passé 30 jours en détention administrative pour des accusations forgées de toutes pièces.Il ne s’était plus plaint de mauvais traitements durant sa détention depuis qu’Amnesty International avait publié une Action Urgente. Il est possible que le tollé international qui a suivi l’arrestation de BAYRAM MAMMADOV – et notamment cette Action Urgente – ait empêché qu’il soit victime d’autres mauvais traitements et que sa détention soit prolongée.
KAZAKHSTAN
Au bout de plus de cinq mois de détention, l’assignation à domicile du prisonnier d’opinion SERIKZHAN BILASH a été levée le 17 août après qu’il a plaidé coupable et accepté de cesser de faire campagne sur les violations des droits humains en Chine. Il devra verser une amende de 300 dollars américains et restera soumis à des restrictions sur ses déplacements pendant trois mois. À la suite de sa libération, il a déclaré qu’il avait accepté les conditions car les autorités l’avaient informé qu’il encourrait sept ans de prison dans le cas contraire. Il a indiqué que son organisation poursuivrait son travail
après son retrait. Amnesty International continuera de suivre cette affaire et réagira comme il convient.
MAROC
Le 5 avril 2019, le défenseur des droits humains ZINE EL ABIDINE ERRADI a été libéré après avoir purgé une peine d’un an à la prison locale d’Agadir, à l’issue d’un procès inique. Il détient le statut de réfugié en France et avait été arrêté à son arrivée au Maroc où il se rendait pour voir son père. Le 15 mai, il a enfin pu rentrer en sécurité en France après avoir reçu ses documents de voyage. Amnesty International a fait campagne
en faveur de sa libération immédiate et sans condition car il était détenu uniquement en raison de son travail pacifique de défense des droits humains et demandait son retour en toute sécurité en France. La mobilisation, accentuée au Maroc et en France, a permis d’accroître la visibilité de cette affaire et de faire pression sur les autorités afin qu’elles autorisent son retour.
MYANMAR
Deux journalistes de Reuters, WA LONE et KYAW SOE OO, ont bénéficié d’une grâce présidentielle et ont été libérés de prison après avoir purgé plus de 500 jours sur leurs
peines de sept ans d’emprisonnement au Myanmar.
Il s’agit d’une victoire considérable pour la liberté de la presse au Myanmar et ailleurs, et Amnesty International est fière d’y avoir contribué.
Après sa libération, Wa Lone a dit à des journalistes à l’extérieur de la prison d’Insein : « Je voudrais remercier toutes les personnes qui nous ont aidés en prison, et toutes les personnes du monde entier qui ont demandé notre libération. J’ai hâte de retourner dans la salle de rédaction »
PAKISTAN
ASIA BIBI, ouvrière agricole chrétienne, a été condamnée à mort pour blasphème en 2010. Au bout de huit années de calvaire, la Cour suprême du Pakistan a acquitté cette femme de toutes les charges retenues contre elle et a ordonné sa libération en octobre 2018. Après la confirmation de son acquittement par la Cour suprême le 29 janvier
2019, le ministère pakistanais des Affaires étrangères a annoncé le 9 mai qu’ASIA BIBI avait quitté le Pakistan et était arrivée au Canada afin d’y retrouver sa famille.
« Nous vous remercions d’avoir soutenu Asia Bibi durant cette épreuve.
C’est un grand soulagement de savoir qu’elle et sa famille sont en sécurité. Elle n’aurait
pour commencer jamais dû être incarcérée, sans parler de sa condamnation à mort », a déclaré OMAR WARAICH, directeur adjoint pour l’Asie du Sud à Amnesty.
RUSSIE
MIKHAÏL TSAKOUNOV, prisonnier d’opinion, a été libéré le 26 avril tout en faisant l’objet de restrictions de déplacement, après avoir passé près d’un an en détention provisoire. Il avait été arrêté en mai 2018 et inculpé d’usage de la violence contre un policier pour sa participation pacifique à un rassemblement de l’opposition. Les procédures pénales à son encontre sont en cours et il risque toujours jusqu’à 5 ans d’emprisonnement. Nous pensons que la campagne publique en faveur de Mikhaïl Tsakounov, notamment les appels envoyés par les membres d’Amnesty International, ont contribué à la libération de ce dernier de détention provisoire. Nous continuerons de surveiller le procès.
TURQUIE
Toutes les personnes qui avaient été placées en garde à vue par la police antiterroriste du département d’Urfa (SE de la Turquie), à la suite d’affrontements entre les forces de sécurité et le groupe armé du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) le 18 mai ont été relâchées ou placées en détention provisoire. Il semble que les 13 personnes placées en détention provisoire ne risquent pas d’être torturées ou soumises à d’autres formes de mauvais traitements. Amnesty International va continuer à demander que des enquêtes indépendantes et impartiales soient menées sans délai sur ces allégations de torture et autres mauvais traitements.
VÉNÉZUELA
GILBER CARO, arrêté de façon arbitraire et maintenu en détention au secret pendant presque deux mois, a été remis en liberté le 17 juin 2019 avant une visite de la haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies au Venezuela. Amnesty International a contribué à ce que son cas ne sombre pas dans l’oubli mais nous savons que d’autres initiatives ont été prises pour obtenir sa libération dans le cadre de la visite officielle de MICHELLE BACHELET au Venezuela, notamment par le « Groupe de Boston », qui avait déjà obtenu la libération d’une autre personne ayant fait l’objet de détentions arbitraires en 2018.
DIVERS
MEXIQUE
Le procureur général de l’État de Morelos a ouvert une enquête sur l’assassinat de SAMIR FLORES SOBERANES, défenseur des droits humains liés à l’environnement, à la terre et au territoire. Le mécanisme national de protection mexicain a également accordé des mesures de protection à plusieurs autres membres de son mouvement. Nous pensons que la campagne publique en sa faveur, les appels envoyés par les membres d’Amnesty International notamment, ont contribué à ces développements positifs. Nous continuerons de surveiller le statut des enquêtes sur son assassinat et réagirons si une action complémentaire est requise.
MAURITANIE
Le 29 juillet 2019, toutes les charges qui étaient retenues contre les blogueurs CHEIKH JIDDOU et ABDERRAHMANE WEDDADY ont été abandonnées par un juge qui a classé l’affaire les concernant. Leur passeport et leur carte d’identité leur ont été restitués. Ils avaient tous les deux été libérés sous caution le 3 juin « Je tiens à remercier sincèrement tous les membres d’Amnesty International qui se sont mobilisés depuis le début. Je veux leur dire que je ne baisse pas les bras et que je vais poursuivre mon combat pour la défense des droits humains, en particulier pour la liberté d’expression », a déclaré CHEIKH JIDDOU à Amnesty International.
PARAGUAY
Le parquet a ouvert une enquête sur l’attaque menée contre la communauté dite « 3 de Julio ». L’Institut national des peuples indigènes (INDI) a fourni une aide humanitaire à la communauté le 5 avril 2019, a délivré les papiers d’identité perdus lors de l’attaque et a déposé une plainte officielle auprès du parquet pour ce qu’il considère comme une utilisation abusive du système pénal contre les communautés indigènes aváguaraní.
Une campagne publique menée en faveur de la communauté ysati, dans laquelle s’inscrivent l’Action urgente, des rencontres entre des membres d’Amnesty International et les autorités, a contribué à obtenir une évolution positive de la situation actuelle de ces personnes et du litige foncier à long-terme qui les concerne. Amnesty International continuera de suivre l’évolution de l’enquête sur l’attaque et de surveiller la situation de la communauté.
Peines de mort – Commutation
SRI LANKA
La Cour suprême du Sri Lanka, qui examinait les requêtes visant à empêcher l’exécution de prisonniers condamnés à mort, a suspendu tous les ordres d’exécution jusqu’au 29 octobre, prochaine date d’audience. C’est un immense soulagement car ces 13 prisonniers ne risquent plus d’être exécutés par pendaison de façon imminente. Amnesty International avait demandé à maintes reprises au président Maithripala Sirisena d’abandonner son projet de rétablir les exécutions, faisant valoir que la peine de mort n’avait pas d’effet dissuasif particulier sur la criminalité.
Vous avez contribué de manière significative à cet ensemble de voix qui a montré pourquoi nous devons résister à l’injustice partout où elle se présente.