« Nulle part, en France » – ARTE Samedi 9 avril 2016 à 18h35

Cinquième cinéaste  invitée de la série multimédia d’Arte Reportage « Réfugiés », Yolande Moreau a passé une dizaine de jours dans les jungles de Calais et de Grande-Synthe en janvier 2016.

Yolande Moreau

Elle en revient avec un film témoignage dans lequel alternent les interviews réalisées sur le « terrain » avec les textes écrits par Laurent Gaudé et lu par l’actrice et réalisatrice. Après Régis Wargnier au Népal, Pierre Schoeller en Irak, Agnès Merlet au Liban et Claire Denis au Tchad, Yolande Moreau propose une œuvre personnelle. Ni reportage ni documentaire, dans cet entre-deux assumé, elle nous emmène pendant 30 minutes « Nulle part, en France ».

As EU leaders prepared a deal with Turkey that would effectively barter refugees, the humanitarian crisis is worsening in places such as the Greek border crossing of Idomeni, where up to 13,000 refugees and migrants have been stranded. The border restrictions and gradual closure imposed here by neighouring Macedonia, effectively shutting the Western Balkans route, have fueled an increasingly desperate situation for asylum-seekers. Here are some of the scenes captured by Amnesty International’s Fotis Filippou.

De Yolande Moreau, Elsa Kleinschmager, Sébastien Guisset, Fred Grimm, Hania Osta et Laurent Gaudé – ARTE GEIE – France 2016

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L’Europe : le déshonneur + la crise !

Avec la « crise des réfugiés » ce qui est en jeu, c’est le principe même de la protection internationale pour ceux qui fuient la guerre et les persécutions.

Les dirigeants européens ont finalement délibérément choisi d’y répondre avec cynisme : renvois forcés des réfugiés plutôt que leur protection.

Pour plagier Churchill :

Vous avez voulu éviter la crise au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la crise.

Le cynisme d’un marchandage avec la Turquie sur le dos des réfugiés et des migrants plutôt que le respect du droit. Le vernis de légalité dont ils ont recouvert l’accord n’y change rien.

Un réfugié syrien ne sera accepté désormais par l’UE en provenance de la Turquie qu’à une condition : qu’un autre réfugié syrien arrivé en Grèce, au péril de sa vie, soit réexpédié vers la Turquie.

En contrepartie, l’UE ferme les yeux sur les conditions de vies indignes de la majorité des réfugiés en Turquie et sur les violations des droits humains dans ce pays.

Ce vendredi 18 mars, voici ce que l’Union européenne a conclu avec la Turquie :

– Toute personne, migrante ou réfugiée, qui a traversé la mer Egée irrégulièrement sera renvoyée, au final en Turqie.

– Pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, l’UE acceptera d’en accueillir un autre depuis la Turquie.

Pour respecter formellement les règles européennes et internationales, l’UE a acté que :

– La Turquie devenait un pays sûr pour les réfugiés

– Chaque situation ferait l’objet d’un examen individuel avant tout renvoi en Turquie.

Le « double discours » des dirigeants européens

Les chefs d’Etat européens sont empressés de recouvrir l’accord d’un vernis de légalité, après avoir été sévèrement critiqués pour la violation manifeste et flagrante du droit international et européen du projet qu’ils pensaient adopter.

En procédant de la sorte, ils ont donné l’impression d’être respectueux du droit.

Mais il n’en est rien.

Cet empressement à réintroduire des garanties pour les réfugiés ne cache pas cette terrible réalité : 

  • L’UE a volontairement tourné le dos aux réfugiés, en pleine crise mondiale de l’exil puisqu’elle va les renvoyer en Turquie.
  • L’UE a foulé aux pieds ses valeurs et ses propres règles en qualifiant la Turquie de pays sûr pour les réfugiés et les migrants alors que, sur place, tout montre que ce n’est pas le cas.
  • L’UE compte sur le système d’asile grec pour assurer le respect des droits des réfugiés et migrants, mais cet Etat est incapable – et ne le sera probablement pas avant des années – de protéger efficacement les réfugiés et migrants sur son sol.

Ce vendredi 18 mars, les dirigeants européens ont claqué la porte au nez des réfugiés syriens et d’autres pays qui n’ont jamais eu d’autre choix que de fuir de leur pays et n’ont d’autre besoin que d’être en sécurité.

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SOS Méditerrannée et retour sur la marche européenne du 27 février

Un retour en images sur le rassemblement du 27 février pour le droit des migrants.

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L’occasion d’annoncer la création de l’association SOS MEDITERRANEE.

logo sos méditerrannée

SOS MEDITERRANEE est une association indépendante de tout parti politique et de toute confession, qui se fonde sur le respect de l’homme et de sa dignité, quelle que soit sa nationalité, son origine, son appartenance sociale, religieuse, politique ou ethnique.

SOS MEDITERRANEE a vocation à porter assistance à toute personne en détresse sur mer se trouvant dans le périmètre de son action, sans aucune discrimination. Les personnes concernées sont des hommes, femmes ou enfants, migrants ou réfugiés, se retrouvant en danger de mort lors de la traversée de la Méditerranée.

SOS MEDITERRANEE est financée par des dons privés et des subventions publiques. Les fonds collectés sont alloués à la location du bateau, aux frais quotidiens d’entretien et de sauvetage (soit au total 77 000 euros par semaine).

Pour en savoir plus, cliquer ici.

 

 

Théâtre d’ombres « FRONTIERES » du 23 au 28 février 15h – Paris

La compagnie Les Rémouleurs présente sa nouvelle création
de théâtre d’ombres

Frontières

Au Musée de l’Histoire de l’Immigration
293, avenue Daumesnil
75012 Paris
du 23 au 28 février à 15h

Spectacle à partir de 8 ans

Mardi 23 Février 2016, 15:00
Mercredi 24 Février 2016, 15:00
Jeudi 25 Février 2016, 15:00
Vendredi 26 Février 2016, 15:00
Samedi 27 Février 2016, 15:00
Dimanche 28 Février 2016, 15:00

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Compagnie Les Rémouleurs – Théâtre d’ombres

Papiers, contrôles, barbelés, murs, camps de rétention, extrême violence d’un monde qui se protège de plus en plus contre lui-même.
Ce spectacle retrace le parcours d’un migrant en un théâtre d’ombres, parabole musicale, sans paroles, de ces modernes odyssées.

« Alors que les médias célèbrent les héros modernes, sportifs, navigateurs et autres alpinistes, nous croisons chaque jour sans les voir des aventuriers d’une autre trempe, Ulysses anonymes et désargentés, qui ont affronté barbelés, policiers et passeurs, bravé tempêtes et traquenards, éprouvé la soif et l’attente dans le simple but de trouver une meilleure place dans ce monde. »

En savoir plus sur le musée de l’Histoire de l’immigration

Rassemblement pour les réfugiés le 27 février – place de la République à Paris

Le 27 février aura lieu une Marche européenne pour les droits des migrants.

Des citoyens se mobilisent dans toute l’Europe pour réclamer à nos gouvernements et aux institutions européennes d’agir maintenant pour garantir les droits humains fondamentaux de toute personne cherchant protection en Europe.

La plupart sont originaires d’Afrique (Soudan, Erythrée, Nigéria…) et d’Asie (Syrie, Afghanistan, Irak, Pakistan…), mais aussi d’Europe (Kosovo, Albanie, Serbie, Ukraine, roms de Roumanie et de Bulgarie…).

Samedi 27 février, 12h – 16h, Place de la République

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  • Pas de classique minute de silence mais une « minute de piétinement » symbolisant le réfugié qui piétine et galère tout au long de son parcours, réalisée au moment du pic d’affluence

Tous unis et solidaires autour d’une même revendication : #SAFE PASSAGE.

Alors que 3 770 migrants sont morts en mer Méditerranée en 2015, l’Union Européenne ne répond à l’urgence que par des contrôles renforcés et la fermeture des frontières. En Grèce, les « hotspots » d’enregistrement et d’identification des migrants, de Lesbos, Chios, Leros et Samos, opèrent un tri entre les « bons » et les « mauvais » candidats à l’asile. En Europe centrale, après la Hongrie, la Croatie vient d’annoncer la fermeture de sept de ses huit passages frontaliers avec la Serbie. Quant à l’Autriche, elle a dernièrement renforcé les contrôles à sa frontière orientale.

En France, la préfecture du Pas-de-Calais a pris vendredi 19 février, un arrêté d’expulsion des migrants de la zone sud du bidonville situé à la sortie de Calais, en dépit de l’appel de huit associations demandant au gouvernement de reporter son projet. Celui-ci reste sourd à ces demandes et affiche sa volonté de voir le nombre d’exilés passer de 4 000 personnes à 1 500 quoi qu’il en coûte.

En France, majoritairement en Île-de-France, les roms qui fuient les discriminations subies en Roumanie et en Bulgarie survivent dans des bidonvilles que l’Etat s’évertue à raser. En 2015,  11 000 personnes – hommes, femmes et enfants – ont été expulsées, la plupart sans aucune solution de relogement ou même d’hébergement, au mépris de leurs effort d’insertion (emplois, scolarité…).

A Paris, les campements de rue se multiplient depuis plus d’un an. Ce sont ainsi des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont laissés à la rue par les autorités publiques. Leur seul crime : avoir fui des pays en guerre, des catastrophes économiques, des bouleversements climatiques et/ou la discrimination.
Ils dorment dans les parcs, sous le métro aérien, près des gares, chassés tous les jours par la police, laissés sans soin et sans suivi social ou juridique. Ils sont les invisibles de la République.


Réunis le 27 février 2016, place de la République, dans le cadre de la Marche européenne pour le droits des réfugiés, nous exigeons :
# Une véritable protection pour les demandeurs d’asile tout au long de leur parcours migratoire.
# L’arrêt des confiscations des biens des migrants aux frontières et sur leurs campements
# Le respect du droit à la vie privée et familiale pour les exilés.
# La liberté de circulation et d’installation pour les migrants.