Le 10 octobre, c’est la journée mondiale de l’abolition de la peine de mort.
Plus de 60% de la population mondiale vit aujourd’hui dans des zones où la peine capitale est encore appliquée.
Ce chiffre se comprend simplement du fait que les quatre pays les plus peuplés du monde (Chine, Inde, Usa, Indonésie) appliquent encore la peine de mort.
A elle seule, la Chine exécute plusieurs milliers de personnes chaque année.
18 000 personnes étaient en 2010 dans les couloirs de la mort. 23 pays ont procédé à des exécutions.
ÉVOLUTION DE L’ABOLITION
Ces statistiques qui peuvent paraître déprimantes le sont pourtant de moins en moins.
En 1977, 16 pays avaient aboli la peine capitale pour tous les crimes.
Début 2010, nous en sommes à 95.
En 2009, deux nouveaux pays ont aboli la peine de mort : le Togo et le Burundi et un territoire, l’Etat du Nouveau Mexique aux USA.
Au 21 juin 2011 :
► 139 pays et territoires étaient abolitionnistes de droit ou en
pratique
► 96 pays et territoires avaient aboli la peine capitale pour tous
les crimes
► 9 pays l’avaient aboli pour les crimes de droit commun
► 34 étaient abolitionnistes en pratique (pas d’exécution depuis
au moins 10 ans)
► 58 pays maintiennent la peine capitale
Il n’y a que 18 des 58 pays qui n’ont pas aboli la peine de mort qui ont procédé à des exécutions en 2009.
Voici la liste de ces 58 pays :
Afghanistan, Antigua-et-Barbuda, Arabie saoudite, Autorité palestinienne, Bahamas, Bahreïn, Bangladesh, Barbade, Belize, Biélorussie (Belarus), Botswana, Chine, Comores, Corée du Nord, Cuba, Dominique, Egypte, Emirats arabes unis, Etats-Unis, Ethiopie, Guatemala, Guinée, Guinée équatoriale, Guyana, Inde, Indonésie, Irak, Iran, Jamaïque, Japon, Jordanie, Koweït, Lesotho, Liban, Libye, Malaisie, Mongolie, Nigeria, Oman, Ouganda, Pakistan, Qatar, République démocratique du Congo, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-Et-Nevis, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Sierra Leone, Singapour, Somalie, Soudan, Syrie, Taiwan, Tchad, Thaïlande, Trinité-et-Tobago, Viêtnam, Yémen, Zimbabwe.
Que fait notre groupe ?
Notre groupe correspond avec Roger COLLINS, condamné à mort en 1977 (à l’âge de 18 ans) et depuis 1998 en attente de sa condamnation dans les couloirs de la mort au pénitencier de Jackson, en Géorgie, aux Etats-Unis.
Une erreur de justice et plus de trente ans dans le couloir de la mort
Au début de 1998, Roger Collins a commencé sa vingt et unième année dans le couloir de la mort . C’est en 1977, à l’âge de dix-huit ans, que Roger Collins a été condamné à mort pour le meurtre et le viol de Delores « Lois » Lester.
Pour de nombreuses raisons – judiciaires, sociales, légales et morales, cette sentence aurait du être révisée. Roger Collins a été condamné pour un meurtre commis par une autre personne.
A l’époque de son procès, il était illettré et son esprit était confus. Son avocat, incompétent, n’a pas fait le poids face à un procureur déterminé à obtenir une condamnation à mort (au point de dissimuler des preuves tendant à innocenter Roger Collins).
Au cours de ces vingt dernières années, tous les appels ont eu une issue défavorable, parfois pour des raisons politiques. Pour pouvoir défendre son cas, Roger Collins a appris lui-même à lire et à écrire en prison à force de persévérance.
Il est devenu un homme réfléchi.
Personnalité chaleureuse, il s’est fait beaucoup d’amis parmi les prisonniers, et correspond maintenant avec plusieurs dizaines de personnes à travers le monde. Pour Roger Collins, la procédure d’appel en cours est la dernière procédure d’appel possible.
Un message de Roger Collins le 17 décembre 2000 :
Je m’appelle Roger Collins, je suis dans le Couloir de la Mort depuis bientôt 23 ans.
Il n’y a aucun doute que la peine de mort est une question émotive. Elle nous divise en plein milieu en quelque sorte. Quand on y pense, il semble y avoir des arguments de chaque côté, dont de nombreux arguments en faveur. Mais en fait nous cherchons surtout à justifier notre désir de tuer celui qui ne suit pas la règle, qui ajoute à nos craintes personnelles.
En réalité il n’y a rien à débattre. La seule vraie question est celle-ci : A-t-on le droit de mettre à mort un être humain ?
… Tuer pour démontrer qu’il ne faut pas tuer, cela n’a pas de sens. Si la société choisit de combattre le feu par le feu, il y aura beaucoup de brûlés !
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