Environ 90% des Russes regardent la télévision nationale. Une aubaine pour Poutine et son équipe qui organisent de véritables campagnes de désinformation. Grâce au culte de la personnalité, aux multiples extrapolations, au patriotisme exacerbé, et aux critiques virulentes envers les « ennemis de la Russie », le Kremlin règne sans partage sur ce vaste territoire depuis deux ans.
Depuis l’annexion de la Crimée, le conflit en Ukraine et les sanctions de l’Union européenne, le ton s’est durci dans les médias russes. Une rhétorique guerrière et nationaliste est à l’œuvre, visant à la fois les États-Unis – « à réduire en cendres radioactives » –, l’UE et le gouvernement ukrainien. Émission après émission, des journalistes à la solde du Kremlin, d’où émanent la plupart des informations, cimentent l’adhésion du peuple russe à la politique de Poutine.
Internet, seul espace de liberté
Le propagandiste en chef se nomme Dmitri Kisselev. Tous les dimanches soir, sur la chaîne d’État Rossia 1, il anime une émission dite d’actualité où se succèdent interviews racoleuses, reportages simplistes et séquences dédiées au culte de la personnalité de Poutine. Le tout pendant plus de deux heures. Qu’il s’agisse du meurtre de Boris Nemtsov, des prix du pétrole ou de la « junte » au pouvoir à Kiev, le manichéisme est au rendez-vous. Aujourd’hui, les rares journalistes qui critiquent encore le chef de l’État russe ne peuvent plus compter que sur Internet pour faire entendre leur voix. Ce documentaire plonge au cœur du système de désinformation mis en place par Poutine. Son réalisateur, le journaliste Stephan Kühnrich, sait de quoi il parle : il a été, de 1986 à 1991, correspondant permanent à Moscou pour la télévision de la RDA.
Film de 2015 – Rediffusions :
mer 09.09 à 8h55
ven 18.09 à 9h00
A regarder
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